VRAIS ET FAUX FACTICES

Motifs factices et autres géométriques bicolores ne cessent d'être ré-inventés et remis sur le devant de la scène: décors d'hôtel, mobilier, illustrations nous en offrent de multiples interprétations. Loin des pieds de poule ressortis tels que des archives, au contraste cinglant et au chic galvaudé par trop de "come-back 1er degré", voici quelques réalisations et inspirations qui nous réconcilient avec ces motifs ô combien chics et (pas si) classiques.

“White walls make me anxious...”

Bien que cette déclaration ne soit pas de mise parmi la plupart des architectes qui ne jurent que par des murs blancs, Dorothee Meilichzon injecte dans chacun des lieux qu'elle décore des nombreuses zones de couleurs et de motifs. Bicolores et factices sont tour à tour minimisés ou fortement agrandis, et amenés aussi bien par le tissu que par la céramique.

Dorothée Meilichzon © crédit photos KRISTEN PELOU

Les Nécessaires d'Hermes sont des pièces quotidiennes et complémentaires, empruntes de la tradition du cabinet et réalisés dans des matériaux de haute qualité, noyer Canaletto, métal brossé, cuirs et tissus, … dont un motif factice astucieux, qui appuie la référence évidente au monde de l'équitation. Les fonctionnalités judicieusement camouflées, l'harmonie et l'intelligence qui se dégagent de l'ensemble soulignent la capacité de la marque à se ré-inventer sans cesse à travers ses diverses collaborations, telles que celle-ci, avec le designer Phillipe Nigro.

Les Necessaires d'Hermes, par Philippe Nigro

Hermès Carré d'Assise par Philippe Nigro

La maison Gilles Nouilhac continue à affirmer sa volonté de donner une touche contemporaine à ses modèles de sièges, issus des grands ébénistes des XVIIIe et XIXe siècles. Ainsi ces deux modèles, Louis XVI Jacob et Cerny, tous deux recouverts d'un géométrique mêlant à merveille le classique et la fantaisie.

Fauteils Louis XVI Jacob et Cerny, Gilles Nouailhac

Illustratrice française basée à Londres, Malika Favre épure ses dessins au maximum pour n'en exprimer que l'essence graphique. Personnages et évènements colorés surgissent parmi les lignes et les trames, qu'on imaginerait volontiers interprétés en lainages ou tissés teints.

Une occasion de s'inspirer de références moins contemporaines mais non moins riches, et de se laisser fasciner par l'exposition Dynamo au Grand Palais, où les oeuvres graphiques de Julio Le Parc côtoient celles de Vera et François Molnar et Francisco Sobrino.