En cette période où l’anti-morosité
à tout prix tend parfois vers des excès
caricaturaux et désormais banalisés,
l’intervention de Françoise Pétrovitch
au Musée de la Chasse et de la Nature
s'est révélée plein d'intelligence et de finesse.
Un dialogue entre un traditionnel rustique et une création contemporaine,
une rencontre où s’insèrent la dérision,
et un décalage raffiné et plein d’humour.

Tout d’abord, le lieu, insolite, habité, emprunt de singularité : des bois de rennes qui semblent pousser au plafond, une dôme couvert de plume, d’où émerge une chouette ébahie, des fauves empaillés qui côtoient des peintures brutes et abstraites, des armes, des fusils. Une ambition pédagogique aussi, avec des boites révélant le chant des oiseaux, des cadres répertoriant les différentes natures de bois, des coffres à mille tiroirs où l’on découvre bouts des squelettes, gravures, et autres secrets du monde animal. Et surtout, beaucoup de poésie.


Françoise Pétrovitch a essaimé ses sculptures, peintures et autres installations, que l’on découvre ça et là, s’entremêlant et dialoguant tout en finesse avec les collections permanentes : des lapins égarés entre les griffes d’un fauve ou tout près d’un chien de chasse, des oiseaux gisants les pattes en l’air, des lavis hybrides où les animaux deviennent des gibiers, et les enfants des prédateurs.

« Ce peuple de créatures humaines et animales, tout droit sorti d’un monde merveilleux, entre enfance et sortilèges, révèle un univers où l’innocence n’est plus. Entre tendresse et cruauté, poésie et absence de compassion, il nous rappelle que nous sommes des êtres fragiles, peu éloignés du monde animal. »
(extrait du dossier de presse)


Musée de la Chasse et de la Nature
Hôtel de Mongelas – 62, rue des Archives – 75003 Paris
www.chassenature.org/site_musee/actualite/expos-arch.html
Françoise Pétrovitch